Octogénaires, Zubin Mehta (dirigeant l’orchestre assis) et Martha Argerich, dont la clarté de jeu, la dextérité et la détermination ne se sont pas estompées avec le temps, unissent leurs forces sur le Concerto pour piano en sol majeur (1931-1933) de Ravel. Inspiré autant par Mozart et Saint-Saëns que par le jazz, ses couleurs, ses changements de mesures et ses envolées séduisantes sont portés avec autorité par la pianiste, largement suivie par les musiciens viennois, pourtant peu familiers de ce répertoire, Bruckner correspondant bien plus à leur domaine de prédilection. Forts d’une complicité de plus de 60 ans avec Mehta, leur interprétation de la Symphonie N° 7 (1881-1883), est ample mais jamais statique, l’unité sonore formant un ensemble chaleureux, les solos s’enchaînant avec fluidité. Le talent de Zubin Mehta pour façonner et inspirer se révèle ici à travers le célèbre adagio, qui rend hommage à Wagner, le finale alternant joie vive et tristesse profonde, ainsi qu’un scherzo riant.